’avais commencé la soirée avec la fête dans la salle commune avant de me retrouver dans la tour d’astronomie. Ayant été intriguée par le comportement de Josh à la fête, j’avais décidé de le suivre. Je crois qu’il ne lui fallut pas beaucoup de temps avant de découvrir ma présence, et c’est comme ça que sans m’en rendre compte, j’avais finis par déambuler dans les couloirs avec lui. Du moins jusqu’à ce que des cris retentirent : des cris effrayants. Je m’étais élancée sans réfléchir, cherchant la source des bruits : inconsciemment j’avais peur, peur de pouvoir tomber sur une scène qui ressemblerait de loin ou de près à ce qui avait pu m’arriver à moi, mais pour l’instant je n’avais pas le temps d’y penser… Les bruits venaient de la salle commune de Gryffondor, l’agitation ici semblait palpable et je ne sais plus si c’était un professeur ou les rumeurs alentours qui me mirent au courant de la situation : un élève du nom de Matthew avec une corde et du sang sur les mains avait semé la panique ainsi que deux autres élèves qui avaient disparus ; et on nous envoyait maintenant les chercher. Josh, Charlie et Sarah deux Gryffondor apparemment, et moi-même.

Depuis que cette histoire était parvenue à mes oreilles, j’avais un étrange pressentiment qui me tenait et m’enserrait la poitrine. Ce n’était pas normal ce qu’il se passait : de toute façon depuis le soir d’Halloween plus rien ne semblait normal mais là c’était différent. La tension, la méfiance des autres, tous les soirs, j’étais capable de la sentir. Ce soir j’avais un autre sentiment : ce n’était plus la tension le sentiment prédominant, mais plutôt autre chose. Quelque chose d’indescriptible. Quelque chose d’étrange. Quelque chose d’effrayant.

Ce n’est que lorsqu’une des deux Gryffondor prit la parole, demandant si nous avions une idée de la destination à explorer, que je me rendis compte que je les avais suivis durant tout ce temps, sans m’en rendre compte, totalement perdue dans mes pensées. Son idée me paraissait être une bonne, à défaut d’avoir une autre piste. Jouant avec mes mains, le regard dans le vide, j’hochais doucement la tête comprenant ce qu’elle voulait dire et acquiesçant. Je donnais l’impression d’être à moitié déconnectée de la réalité, mais je voulais les retrouver et secouant la tête, j’essayais de me ramener sur Terre, essayant de chasser cet étrange sentiment de ma tête…

osh affirma ma pensée que je n’avais pas pu exprimer, celle sur le fait que j’étais d’accord avec Sarah, il ajouta aussi ce qui l’inquiétait plus était le fait qu’on ne savait pas ce qui le motivait et donc on ne savait pas comment s’en protéger. D’un commun accord, nous étions prêts à commencer par explorer les endroits clos et difficile d’accès. Ça peut paraître efficace, ça peut aussi paraître trop évident comme endroit pour enfermer quelqu’un – même si je ne suis absolument pas une spécialiste en la matière ! –mais actuellement on n’avait pas vraiment le temps de plus y réfléchir. Pas le temps pour des idées bien plus élaborées, il fallait absolument retrouver les 2 disparus : Owen et Shawn ! Sarah semblait déjà avoir une idée vu qu’elle proposa la forêt interdire : l’endroit où l’on avait retrouvé les trois autres victimes et apparemment le meilleur endroit pour elle, pensant que personne n’oserait s’y aventurer. L’idée d’aller là-bas pour cette unique condition, me fit froid dans le dos.

Se rattrapant, elle pensa que les professeurs seraient là-bas en premier lieu et que nous devrions plutôt essayer quelque chose comme la salle sur demande, ou les autres salles de cours encore. Ma main crispée sur mon calepin, je décidais enfin à parler, en l’ouvrant sur une des pages libres et écrivis : « Pourquoi pas la Salle sur Demande, personne ne sait vraiment où elle est… Toi tu as peut-être une piste ? Ou une autre idée, Josh ? » Si elle proposait cette piste, ça veut dire qu’elle devait avoir une idée de son emplacement non ? Sinon on perdrait beaucoup de temps à tourner en rond.

Pour la première fois où je prenais ma parole, ma remarque me sembla être des plus inutiles au possible. Ce sentiment d’étrangeté que je n’arrivais pas à faire taire en moi, me fis même froid dans le dos. Le combiné de mon accident plus des disparitions devait être à l’origine de ma réaction : ça devait réveiller de vieux souvenirs en moi. Le genre de ceux qu’on aime pas. Me frottant les bras légèrement afin de me réchauffer – alors que je n’avais pas vraiment froid – j’ajoutais : « Je suis désolée de ne pas avoir plus d’idées que cela… » Je détournais le regard en faisant la moue devant mon syndrome de la feuille blanche…

pparemment Josh avait une idée lui, comparé à moi ou à Sarah qui proposait la Salle sur Demande. L’hypothèse de mon camarade Pouffy était d’aller du côté de l’infirmerie : le dit Shawn aurait pu tout simplement se blesser et aller se faire soigner là-bas ; car personne n’était au fond sûr que les deux disparitions étaient liées. Et la forêt interdite semblait être trop évidente, donc sans grand trop d’intérêt : l’infirmerie semblait être la meilleure option, Sarah également semblait être d’accord – non sans avoir pesté auparavant contre les Serpentard, les Maraudeurs et cette histoire en elle-même – avec cette solution. Au pire comme dit, si nous nous retrouvions bredouilles en allant dans cette salle, il ne nous restait plus qu’à trouver une autre idée où chercher. Ou peut-être qu’un autre groupe sera plus chanceux que nous et retrouvera les deux élèves manquants. Plus de peur que de mal : j’aimerai bien que cela se termine comme ça. Sarah me demanda alors mon avis : j’hochais vivement la tête positivement, leur idée et leur logique était bonne, j’allais donc les suivre. La pauvre petite Blonde qui accompagnait la Gryffondor semblait totalement perdue, encore apeurée de ce sur quoi elle était tombée – car si j’avais bien compris c’était elle qui avait découvert l’élève en sang – elle nous suivait sans être réellement présente, et je comprenais bien qu’il ne fallait rien lui demander à l’heure actuelle. On sera ainsi fixés comme le disait Sarah : et apparemment cette dernière avait peut-être même une dent pour le dénommer Matthew. Ou du moins, elle ne devait pas vraiment l’apprécier.

« On ferait mieux d’y aller alors : plus vite on y sera, plus vite on sera fixés comme tu dis Sarah ! » Écrivis-je. S’il y avait bien un chemin que je connaissais par cœur, c’était bien celui de l’infirmerie. Qu’importe l’endroit où j’étais, je connaissais le chemin le plus rapide. En grande maladroite on me connaissait plutôt bien là-bas et réciproquement. Après avoir marché sans but, nos pas nous emmenaient maintenant vers notre nouvelle destination qui avait été décidé d’un commun accord : l’infirmerie. Rien qu’en pensant à notre nouvelle hypothèse : celle que les disparitions pourraient ne pas être liées, fit remonter en moi la tension ambiante que j’avais essayé de faire taire. Tout ce que je pouvais espérer, c’était que cette histoire se termine rapidement et sans accroc…

’était dans ces moments-là que je me maudissais intérieurement d’avoir subi cet incident. Parfois ne pas pouvoir parler était des plus handicapants, comme dans cette situation. Et si c’est handicapant, ça peut même m’énerver. Et ce soir au vu de la tension palpable et de ce qu’il s’était passé : oui cela m’énervais quelque peu d’avoir perdu ma voix. J’avais les sourcils plus froncés que d’habitude. Mais cette tension n’était pas que dans l’air : lorsque nous nous rendions compte qu’une ombre se rua sur nous du haut des escaliers, ce fut même la pagaille. La panique. Courir tout droit, sans se rendre compte du chemin que l’on prend. Sans faire attention au reste. Toujours plus vite. Sans se retourner, la baguette à la main, au cas où il faudrait se défendre. Quoique je n’étais pas sûre qu’avec la peur que nous venions d’avoir, le moindre de nous soit capable de jeter un sort. Même un malencontreux sort de protection. Réfugiés dans un des nombreux couloirs, je sentais le vent jouer avec mes cheveux : quelqu’un devait avoir laissé plusieurs fenêtres ouvertes, on entendait d’ailleurs aussi certaines portes claquer.  Sarah s’interrogea d’ailleurs sur ce que l’on devait faire et où aller, en demandant à Josh une idée. Toujours est-il qu’il était hors de question de revenir sur nos pas ! Plutôt continuer à s’enfoncer dans le couloir que de prendre le risque de recroiser cette affreuse silhouette. Rien que de repenser à la panique que nous venions de vivre, j’en avais à nouveau des frissons, ainsi que le souffle court.

La Gryffondor semblait elle aussi paniquée : elle posait une multitude de question qui partait dans tous les sens. Elle devait être elle aussi perdue que nous l’étions. Les lanternes n’étaient pas allumées, je me demandais d’ailleurs pourquoi. On était éclairé que par la lumière qui filtrait des larges fenêtres. Mon problème refit alors surface : je ne pouvais pas répondre à la Blonde et je me sentais totalement inutile dans notre expédition. Puis où avions-nous atterri surtout ? Quelque peu exaspérée, mais désireuse d’un poil plus de lumière, je fermais les yeux : baguette en main, je me concentrais quelques instants avant de lancer un petit Lumos : éclairant tout légèrement le bout de ma baguette. Pas trop de lumière : je ne voulais pas éclairer tout un terrain de Quidditch, juste une petite lumière tamisée histoire de voir légèrement autour de moi.